Être Korantien


Êtes-vous un Korantien ou un étranger ? Êtes-vous de ma cité, ou venez-vous d’ailleurs ? Êtes-vous un citoyen ou un simple résident ? Êtes-vous riche ou pauvre ?

Être Korantien est une question de langage. Si le korantien est votre langue natale, vous êtes aussi censé comprendre les principes élémentaires de la vie civilisée. Néanmoins, cela ne suffira pas à vous assurer les bonnes grâces de vos compatriotes, car ils se soucieront ensuite de vos origines : venez-vous de la même cité, d’une cité amie ou ennemie, voire d’un endroit dont ils n’ont jamais entendu parler ?

Au sein d’une cité, la différence entre citoyens et non-citoyens est normalement très nette. En principe, tous les citoyens sont égaux devant la loi, mais cela ne s’applique guère aux citoyens des autres cités et encore moins aux non-citoyens ou aux esclaves.

Sans être une obsession, la classe sociale joue un rôle très important pour déterminer qui parmi les citoyens peut exercer le pouvoir au nom des autres. La plupart des Korantiens, mais pas tous, s’accordent à reconnaître que la richesse peut tout aussi bien être due à la naissance qu’au mérite ou à la simple chance. La principale mesure de la richesse est la propriété, notamment de terres agricoles. Si vous avez d’autres sources de richesse, elles ne comptent que si elles produisent un revenu basé sur une production ou un loyer, à la manière d’une ferme.

Selon la croyance commune, les propriétaires s’impliquent plus dans la société, et comme les riches n’ont pas besoin de travailler chaque jour, il semble normal qu’ils s’occupent en contribuant au bien public. En pratique, si des riches font plus ou moins ce qui est attendu d’eux, d’autres pensent que leurs propres intérêts et ceux de la cité sont une seule et même chose.

Parmi les citoyens, le rang occupé par un individu dans un des cultes de la cité est fondamental, car il est le moyen d’exercer un pouvoir politique. De plus, il permet aussi de se mettre en valeur, ce que les Korantiens aiment faire dans la plupart de leurs activités, que ce soit dans les joutes politiques ou légales, les compétitions athlétiques, la guerre ou la culture.

Chez les Korantiens, les rôles sexués sont clairement définis, et seuls les coutumes et les cultes les plus originaux s’affranchissent plus ou moins des conventions. De ce fait, les Korantiens peuvent se montrer très conservateurs. Certes, ils ne s’offusqueront pas si une étrangère se mêle librement à des hommes et poursuit une carrière traditionnellement masculine, comme en Tarsénie et chez les autres barbares. Par contre, ils ne veulent pas que leurs propres femmes se comportent ainsi : les courtisanes qui gagnent leur vie en fréquentant la société masculine sont presque toutes des étrangères, souvent en provenance d’autres cités korantiennes.